ARCHITECTURE de l'EDIFICE

1 - Plan d'ensemble du château



2 - Eléments d'analyse du plan du château

Les quatres grosses tours rondes ont 10,5 mètres de diamètre extérieur. Elles sont orientées, à peu près, selon les quatre points cardinaux et légèrement engagées aux quatre angles d'un carré de bâtiments d'habitation de 35 mètres de côté ; celui-ci délimite une belle cour intérieure quadrilatère de 18 mètres.


L'aile Ouest, large de 10 mètres, est dédiée au logis principal (incendié en janvier 2008) et au grand escalier droit en oeuvre.
L'escalier est de style toscan simplifié ; ses marches monolithes font 2,35 mètres entre murs d'échiffre et de refend.

Ce logis comporte 2 niveaux plus combles habitables, sur cave voûtée. Il était orné de plafonds à la française moulurés et de parquets en chêne à alaises carrées en noyer (usuels dans les belles demeures en Périgord).

L'entrée du logis se faisait à l'origine exclusivement côté cour, par l'escalier ; on y accédait par un perron extérieur d'un mètre de hauteur ; le garde-corps en était une simple balustrade en fer, fabriquée dans la petite forge du château.
La porte moulurée, décorée de pilastres était surmontée d'un bas relief armorié (aujourd'hui disparu) ; cette porte et les 8 lucarnes de cette même aile Ouest, constituaient le seul travail d'ornementation sculpturale extérieure du château.



L'escalier principal illuminé de 10 grandes baies orientées Est-Ouest, s'élevant depuis la cave voutée aux fondations de 3 mètres d'épaisseur, jusqu'aux combles habitables situés de part et d'autre du palier sommital :










L'aile Nord, en galerie côté cour, était large à l'origine de 6 mètres seulement. Mais elle a supplanté en dimension le logis (sans doute en 1743 : à confirmer), lorsqu'elle a été doublée, vers l'extérieur du château, par un corps de bâtiment formant saillie entre les tours Ouest et Nord ; adossé au mur d'enceinte originel, il abrite de grandes cuisines voûtées en plein cintre, d'aspect très médiéval, sous une terrasse dallée, ouverte, à balustrade.



L'aile Est dont le rez-de-cour est également en arcades ouvertes, inclut le châtelet d'entrée qui forme saillie sur le logis. Celui-ci est un gros pavillon carré de 9 mètres de côté sur 3 niveaux, avec mâchicoulis, chemin de ronde et pont-levis (à restituer). Il est précédé d'une douve sèche, plus symbolique que réellement défensive (en partie comblée).






L'aile Sud est un pavillon d'habitation sur 2 niveaux, large de 7 mètres, dont les pièces sont en enfilade.

Le plancher du rez-de chaussée a été surélevé d'un mètre (c'est à dire au niveau du perron d'accès au logis) lors de l'important remaniement du XVIIIème ; il a aussi été ouvert au midi vers une petite terrasse en terre-plein créée pour l'agrément. A cette date, où l'on a vraisemblablement créé les parquets "Versailles" de ce premier niveau, plusieurs portes-fenêtres en rez de chaussée sur la cour et vers l'extérieur côté Sud ont été créées ou remaniées ; les linteaux en sont devenus des arcs en plein cintre, sur le modèle des 6 grandes arcades originelles de la cour (une d'entre elles a alors été condamnée ; on distingue la construction plus tardive au fait que la clé de l'arc ne forme pas saillie).




3 - Perspectives monumentales du château

L'ensemble architectural ainsi formé surprend le visiteur par ses contrastes et une profondeur inattendue :

- par l'Ouest (depuis le modeste parc XIXème), la façade évoque bien des châteaux de nos Provinces, dont cette seule description résume le parti architectural : elle s'inscrit entre 2 grosses tours à mâchicoulis ; elle est généreusement percée de grandes baies à croisées de pierre ; et elle était surmontée de 5 lucarnes à fronton.

Lucarnes restituées de la façade ouest :


Trois de ces lucarnes (dont une est attestée par photographie, deux par logique et chevêtres) sont à restituer. Sur ce point, voir l'intéressante étude des 8 lucarnes du château par Joseph WOUTERS, sculpteur à Vaudrude près de Corgnac sur l'Isle ; observer la similitude avec le fronton réalisé en 1599 pour le château de la Rampinsolle (seul témoin de l'édifice disparu, conservé au Musée du Périgord).











- par l'Est, la façade est très médiévale d'inspiration, envahie de 2 grosses tours rondes très en saillie de part et d'autre du châtelet carré en pavillon, sous une guirlande mâchicoulisée soutenant de hautes toitures, seulement interrompue au droit des brèves courtines.


Cette façade évoque avec ostentation la puissance défensive, censée dire aux mal intentionnés, de foi contraire ou de corde : "passez votre chemin..." ;

Chemin de ronde du châtelet




- d'angle Est ou d'angle Ouest, c'est la profondeur du bâtiment qui frappe. Là où bien d'autres châteaux ont déjà tout livré de leurs perspectives, on découvre à Laxion les ailes en retour d'équerre, chacune avec une physionomie marquée, et l'élévation en quinconce des autres tours, qui devaient impressionner de leurs monumentales poivrières (à restituer).

D'après la gravure du Baron de Verneilh (remerciements à Joseph Wouters)


4 - Perspectives... d'avenir

La haute couverture du châtelet, en belles ardoises d'Allasac, s'obstine à clamer en silence la beauté mutilée des 5 tours dressées vers le ciel ; entend ce chant qui veut :

En août 2008, quelques jours seulement après avoir (enfin) signé l'acte d'achat, trois notes muettes, suspendues dans l'azur, se sont posées sur cette portée, faisant rimer S.O.S. avec espoir...

Trois cigognes, en présage heureux de (re)naissance, jusqu'à l'heure où le soleil déclinait à l'horizon, se sont longuement invitées sur le faîtage du châtelet, nous considérant avec sérénité depuis ce surprenant perchoir périgourdin...


Alors comment douter, avec l'aide et l'intérêt de tous ceux que notre merveilleux patrimoine architectural émeut, de la réussite de ce fantastique projet de restauration : le 8/8/8 est une date à la symbolique heureuse par excellence pour les germanophones ; chacun sait que les cigognes le sont.



5 - Détails architecturaux...